Les communautés isolées ont toujours été confrontées à des défis uniques que les habitants du sud urbain du Canada tiennent généralement pour acquis. En l’absence de connexion au réseau dans certaines communautés, actionner un interrupteur pour allumer les lumières, de prendre une douche chaude ou de jeter une tête de laitue dans un panier n’est pas toujours aussi simple.

Ajoutons maintenant à cela, la COVID-19. La pandémie, qui sert de signal d’alarme, met en évidence les vulnérabilités des habitants des régions reculées et souligne la nécessité d’une plus grande autonomie en matière d’énergie, d’eau et de nourriture.

Un bon point de départ pour s’attaquer à ces problèmes est de mieux les comprendre. C’est pourquoi une nouvelle collaboration entre l’Université Simon Fraser ,en Colombie-Britannique, et de l’Université Waterloo, en Ontario, a lancé, en janvier dernier, une étude révolutionnaire visant à évaluer qualitativement et quantitativement l’impact de la COVID-19 sur les communautés canadiennes isolées.

« Nous étudions plus précisément comment la pandémie a accéléré le besoin d’énergie propre, d’eau et de souveraineté alimentaire conformément aux objectifs de développement durable des Nations Unies », explique Sami Khan, professeur adjoint à l’école d’ingénierie de l’énergie durable de l’Université Simon Fraser.

Les chercheurs principaux - Khan et Xiaoyu Wu, Ph.D., de Waterloo, en collaboration avec Yildiz Atasoy, Ph.D. et Zafar Adeel, Ph.D. -ont décidé d’ajouter une grosse dose d’énergie pour mener les recherches originales et secondaires de l’étude, qui devrait donner lieu à une publication scientifique de grande envergure.   .

Le chercheur Khan a ensuite pris contact avec Cheryl Serpanchy, la coordinatrice régionale de l’ouest canadien pour l’AIT numérique du CTIC, afin d’organiser l’embauche d’un étudiant pour le projet. « Nous avons publié le poste, reçu de nombreuses candidatures et sélectionné un étudiant ayant une formation unique en chimie et en histoire de l’art », explique-t-il.

En janvier, l’Université Simon Fraser a embarqué Megan Mezera. Son double diplôme en histoire de l’art et en chimie faisait d’elle la candidate idéale pour ce travail qui combine les disciplines des sciences et des humanités.

« L’une des conclusions préliminaires intéressantes est que les technologies énergétiques durables, comme le solaire et l’éolien, bien qu’elles soient efficaces dans les environnements suburbains, ne se traduisent pas nécessairement dans les communautés éloignées », explique Megan Mezera.

« Non seulement elles doivent être faciles à utiliser et à entretenir, mais elles doivent aussi être acceptées par les communautés. Par conséquent, ces technologies doivent être évaluées dans une perspective d’acceptation par les communautés et adopter une approche systémique globale pour les communautés éloignées », ajoute-t-elle.

Les bons résultats obtenus jusqu’à présent par Megan Mezera dans son rôle lui ont déjà valu une prolongation de son stage jusqu’à la fin du mois d’avril, avec la possibilité d’une autre prolongation au cours de l’été.

« Megan a surtout fait de la recherche secondaire, donc beaucoup de collecte de données. C’est un territoire inexploré lorsqu’il s’agit d’évaluer l’impact d’une pandémie, mais les gouvernements disposent de bases de données contenant des informations pertinentes », note le chercheur Khan. « En même temps, elle évalue les technologies d’énergie propre et étudie comment donner à chaque type un classement COVID-19 basé sur la facilité d’adoption, la vitesse à laquelle il peut être déployé et son adéquation à des communautés spécifiques ».

La prochaine phase de l’étude consiste à recueillir des informations de première main grâce à des entretiens directs avec les membres des communautés éloignées et à les compiler avec les autres données recueillies. M. Khan a encouragé Megan à profiter du cours d’intelligence artificielle d’AIT numérique inclus dans le programme de l’AIT. Megan a déjà trouvé certains des apprentissages de ce cours utiles durant son stage pour trier et analyser des ensembles de données complexes.

De plus, Megan a appris à créer des graphiques vectoriels et des illustrations scientifiques de manière numérique. Parmi les exemples de ces visuels, citons la création d’une carte du Canada, la mise en évidence des communautés éloignées où l’énergie solaire a été mise en œuvre et des schémas de flux pour montrer la chaîne d’approvisionnement des marchandises aux communautés éloignées.

Ce qui a été particulièrement stimulant pour Megan Mezera est l’approche adoptée par les principaux chercheurs dans le cadre de ce projet. Le chercheur Khan a pris du recul et a laissé les étudiants animer d’importantes discussions qui ont permis de faire la synthèse des opinions.

« [Les étudiant(e)s] ont fait un très bon travail à cet égard », dit Khan. « Ils ont élaboré un programme et travaillent à une conclusion avec pour objectif final de publier réellement cette recherche. Ils ont pris une part phénoménale au projet et ont mené le spectacle lors de nos réunions! ».

 

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L’AIT numérique offre aux employeurs et aux employeuses une subvention salariale de 75 %, jusqu’à concurrence de 7 500 dollars, et comprend désormais cinq spécialisations de micro-apprentissage à la demande pour aider les employeurs et les employeuses à améliorer leur technologie. Pour en savoir plus sur l’AIT numérique du CTIC, cliquez ici.