Deux mois seulement après le début du trimestre d’automne 2020, les enseignants ont fait état de stress, d’épuisement et de pensées de retraite anticipée, selon un récent sondage de la CBC mené auprès de 10 000 membres du personnel des commissions scolaires de l’est de l’Ontario et du Canada atlantique. Une partie du problème réside dans les exigences supplémentaires imposées aux enseignants par la COVID-19.

Coteacher peut résoudre ce problème. La jeune entreprise montréalaise a développé une plateforme en ligne axée sur l’IA pour permettre la collaboration entre enseignants, le partage de ressources d’apprentissage, ainsi qu’un lien social à un moment où il n’est pas possible de flâner près de la fontaine d’eau.

« Les enseignants sont surchargés de travail et passent de nombreuses heures par jour à rechercher et à développer du matériel pédagogique et à faire de la correction, doublant souvent leur travail avec d’autres enseignants de leur communauté, explique Daniel Fountenberry, PDG de Coteacher. On pourrait penser qu’ils collaboreraient davantage pour faciliter l’enseignement. »

C’est ce que certains enseignants essaient de faire en rejoignant des communautés d’apprentissage professionnelles. Ces communautés permettent d’établir des liens avec d’autres enseignants pour partager des pratiques exemplaires, réfléchir à des moyens novateurs d’améliorer l’apprentissage, et améliorer les résultats pour les enseignants et les étudiants.

Mais le problème de ces communautés consiste à trouver le bon enseignant avec qui s’associer. Un bon jumelage de la personnalité et des perspectives pédagogiques est une base essentielle pour une confiance mutuelle qui engendre de nouveaux gains d’efficacité.

Le pouvoir de l’IA

En utilisant les derniers développements des algorithmes de recommandation de l’IA, Coteacher optimise le jumelage d’enseignants dans un réseau élargi. Cette technologie de collaboration asynchrone unique offre également un répertoire consultable pour le partage de matériel pédagogique et de ressources de perfectionnement professionnel. Il est également important d’établir un lien social avec ses pairs.

« Les enseignants peuvent être très isolés et ont donc besoin de quelqu’un avec qui ils peuvent échanger, un groupe de semblables en dehors de leur école immédiate pour discuter et obtenir une rétroaction et des conseils, indique M. Fountenberry, qui a enseigné les arts du langage et les sciences sociales au niveau intermédiaire à East Palo Alto, en Californie, après ses études universitaires.

« J’ai adoré enseigner. Tous mes élèves étaient doués, mais ils n’avaient pas tous découvert leurs dons pour la lecture, dit-il en parlant de cette difficulté qui l’a incité à lancer sa première entreprise, Books That Grow. J’ai donc eu du mal à répondre aux besoins des élèves d’une même classe ayant des capacités de lecture différentes. »

Lancée en 2014, Books That Grow propose des textes de lecture adaptés aux besoins des élèves selon leur niveau de lecture individuel. Elle a aidé plus de 1 000 élèves dans plus de 30 écoles à devenir de meilleurs lecteurs et, ce faisant, l’entreprise a reçu plusieurs prix nationaux et internationaux, dont celui de « l’entreprise la plus innovante » de l’International Society for Technology in Education en 2016.

Coteacher

Alors qu’il vivait à New York (Daniel Fountenberry est Américain), il est tombé amoureux du Canada et de Montréal, plus précisément de la communauté d’innovation de Montréal, une plaque tournante mondiale pour l’intelligence artificielle.

« L’IA allait être essentielle pour ce que je voulais faire ensuite », dit-il.

Un visa d’immigration du Québec l’a amené à Montréal, où il a lancé Coteacher. Lorsque la COVID-19 a frappé, il a vu à quel point les enseignants étaient soudainement débordés (élaboration de programmes d’études en ligne, supervision du respect des consignes de sécurité en classe par les élèves, soutien aux parents pour l’enseignement à domicile, etc.), accélérant le développement de Coteacher.

Grâce à l’adoption précoce de la Minnesota Rural Education Association, qui représente plus de 230 écoles au Minnesota, et au déploiement de Coteacher dans tout l’État, M. Fountenberry fonctionnait à plein régime et a utilisé ses capitaux pour créer une plateforme qui a séduit ses utilisateurs.

« Ultérieurement, nous devrons faire de l’argent, mais la première chose à faire est de charmer nos utilisateurs et de créer une large base d’utilisateurs », déclare M. Fountenberry.

Le programme d’apprentissage intégré au travail du CTIC a joué un rôle clé dans cette phase de croissance de l’entreprise. Les subventions salariales offertes dans le cadre du programme contribuent à alléger la pression financière. Surtout, les étudiants apportent les compétences nécessaires à l’emploi.

« Le programme d’apprentissage intégré au travail nous a aidés à faire entrer de jeunes talents extraordinaires dans notre organisation, lance M. Fountenberry. En tant qu’élèves du numérique

[c’est-à-dire les enfants qui ont grandi dans l’ère numérique], ils apportent une perspective et une énergie uniques à ce projet, lequel s’est avéré extrêmement utile pour créer un produit révolutionnaire. »

Jusqu’à présent, Coteacher a accueilli trois étudiants dans le cadre du programme d’apprentissage intégré au travail, et M. Fountenberry prévoit en intégrer d’autres au personnel de l’entreprise, qui compte 11 employés.

L’équipe travaille actuellement à distance et profite d’une « culture de travail fantastique », selon M. Fountenberry. Il fait généreusement l’éloge du programme, y compris de ses exigences structurées en matière de rapports.

« Lorsque vous faites croître une entreprise très rapidement, vous ne pensez pas toujours au perfectionnement des employés. Mais en nous offrant ce cadre [de vérifications officielles], le programme d’apprentissage intégré au travail nous a permis de réfléchir à la meilleure façon de développer ces stagiaires. »

« Cela nous a permis de les préparer à devenir des talents dont nous avons besoin pour faire progresser l’entreprise. Nous avons embauché un des étudiants du programme à temps plein et espérons pouvoir embaucher les deux autres stagiaires également. C’est notre bassin de talents. »

Le programme d’apprentissage intégré au travail offre aux employeurs une subvention salariale de 75 p. 100, jusqu’à concurrence de 7 500 $, et comprend maintenant cinq spécialisations de micro‑apprentissage recherchées pour aider les employeurs à améliorer leur technologie. Pour en savoir plus sur ce programme du CTIC, cliquez ici.